Philip Egli y est parvenu! Le vainqueur des records journaliers est enfin devenu champion de Suisse des slaloms. Pour atteindre cet objectif, il a dû tirer sur toutes les ficelles lors de la finale à Chamblon.
La situation de départ était en réalité simple: Philip Egli devait gagner «seulement» sa catégorie lors de la dernière manche du Championnat suisse des slaloms 2024 pour devenir enfin champion suisse des slaloms pour la première fois. Mais ce «seulement» s'est avéré plus difficile à atteindre que prévu. Après la première course, Egli accusait un retard significatif. Son rival le plus sérieux, Lionel Ryter (Formule Renault 2.0), avait réalisé un temps fabuleux de 2:52,497 min. Au volant de sa Dallara Formule 3, Egli a été 2,2 secondes plus lent et ce qui a rendu la situation encore pire pour le natif de Glaris, c'est qu'Egli n'avait jamais dépassé les 2:53,556 min à Chamblon. Et cela depuis 2015, que pouvait-il bien faire pour changer la donne?
Mais Egli a fait ce qu'il fait toujours dans de telles situations: il a gardé son calme. Tout au moins en apparence. Mais ceux qui connaissent un tant soit peu le vainqueur du record du jour en slalom ont bien compris qu'il voyait ses chances s'envoler. Lors de la pause avant la deuxième manche décisive, Egli, qui avait chaussé de nouveaux pneus pour la finale, a donc déclaré: «Je ne vais pas prendre tous les risques pour le titre. Je veux aussi courir l'année prochaine. Bien sûr, je peux encore serrer un peu plus les portes, mais honnêtement, je me demande où je vais trouver ces deux secondes.»
Pourtant Egli les a trouvées et non seulement deux secondes, mais quatre! 2:50,738 min, c'est le meilleur temps qu'il a réalisé lors de la deuxième manche. Il a donc distancé Ryter de 1,7 seconde et s'est laissé acclamer comme un vainqueur mérité à l'arrivée au Parc Fermé. Le nouveau Champion suisse de slalom a déclaré, les larmes de joie aux yeux: «J'ai tout donné. Mais la tension a été énorme. Tout le monde me disait que j'allais y arriver. Mais j'avais des doutes.» Lorsque son père Rolf Egli lui a demandé où il avait trouvé quatre secondes, Philip a déclaré de manière lapidaire: «Partout...»
Parmi les premiers à le féliciter a figuré Lukas Eugster. Le Suisse oriental, qui partage l'emplacement d'Egli à chaque slalom, a été soulagé par l'issue du championnat. Même ou justement parce qu'il s'est soudainement retrouvé en tête de la lutte pour le championnat lors de la pause avant la course finale. «Je ne suis pas à l'aise avec l'idée que je pourrais être champion sans avoir remporté une seule victoire du jour», a déclaré Eugster à mi-parcours. «Évidemment, ce n'est pas ma faute si le championnat se termine ainsi, pour autant, je ne veux pas être champion de cette façon.» Le pilote de la Ligier avait effectué une «course de sécurité» en 2:58,976 min lors de la première manche. Lors de la deuxième manche, il a amélioré son temps de plus de deux secondes et demie.
Lionel Ryter, qui a failli jouer les trouble-fête, a lui aussi eu un sentiment de malaise avant la dernière manche de course. «D'une part, je suis bien sûr incroyablement fier de mon temps de 2:52 min, d'autre part, cela pourrait faire pencher la balance du championnat en défaveur de Philip. Très honnêtement: ce n’était pas mon intention. Mais si Philip perdait le titre à la fin, juste parce que j'ai été plus rapide une fois, cela me laisserait un goût un peu amer.» Mais tout est bien qui finit bien! Tout comme Eugster, Ryter a affiché à la fin un sourire. «Je suis content que cela se soit terminé ainsi», a déclaré le jeune Valaisan. Il a dit à Egli en plaisantant: «Tu vois! Tu as besoin de cette pression!»
Dans cette lutte si passionnante pour le titre de champion, on a presque oublié ce qui s'est passé ailleurs à Chamblon. Signalons premièrement, Fabrice Winiger, qui a été de loin le pilote le plus rapide avec sa Porsche GT3 Cup en 3:09,178 min. Winiger avait déjà une fois été le pilote de voiture de tourisme le plus rapide: en 2019 à Romont. «Là aussi, j'ai réalisé un temps record», a déclaré Winiger. La deuxième place dans cette discipline est revenue à Christian Bralla (Fiat X1/9), qui s'est assuré sans discussion la troisième place au classement général du Championnat suisse des slaloms avec une autre «vingtaine» dans la catégorie E1 jusqu'à 2000 cm3. Le troisième pilote de voiture de tourisme le plus rapide a été le revenant Martin Oliver Bürki sur sa BMW M Power E 33, qui a ainsi remporté le triomphe dans la catégorie E1 jusqu'à 3000 cm3.
Chez les juniors, Lionel Ryter (voitures de course) et Jannis Jeremias (voitures de tourisme) se sont à nouveau imposés. Tous deux continuent d'avoir un casier «blanc».
On compte parmi les autres vainqueurs de classe à Chamblon: Samuel Weibel (Subaru BRZ, SuperSérie jusqu'à 2000 cm3), Ivan Kilchenmann (Ford Fiesta ST, SuperSérie plus de 2000 cm3), Patric Kuster (Toyota Yaris, SuperSérie plus de 3000 cm3), Alexandre Comby (Porsche Cayman GT4, SuperSérie plus de 3000 cm3), Nicolas Pasche (Renault Clio RS, N/ISN/R1), Hanspeter Thöni (Peugeot 106, PSA Trophy), Max Langenegger (Citroën C2, A/ISA/R2/R3 jusqu'à 1600 cm3), Iwan Brantschen (Renault Clio, A/ISA/R2/R3 jusqu’à 2000 cm3), Yann Hériter (Renault Clio, A/ISA/R2/R3 plus de 2500 cm3), Andreas Helm (VW Polo, IS bis 1400 cm3), Christophe Oulevay (VW Scirocco, IS jusqu’à 1600 cm3), Stephan Burri (VW Scirocco, IS jusqu’à 2000 cm3), Michael Zbinden (Opel Kadett GT/E, IS jusqu’à 2500 cm3), Michael Bisig (BMW E30, IS plus de 2500 cm3), Willy Waeber (Porsche SC, Historic), Christian Bartlome (Audi 50, E1 jusqu’à 1400 cm3), Roberto Luigi (Peugeot 106, E1 jusqu’à 1600 cm3), Etienne Beyer (Opel Ascona B, E1 jusqu’à 2500 cm3), Vanessa Zenklusen (Suparu Impreza Type R, E1 jusqu’à 3500 cm3), Joël Jäggi (Radical SR4, E2 SportsCars jusqu’à 400 cm3), Antonio Scolaro (E2 SportsCars jusqu’à 1600 cm3), Joffrey Salomon (Formula Jedi, E2 SingleSeater jusqu’à 1600 cm3).
Dans la dernière course de la Suzuki Swiss Racing Cup 2024, Sandro Fehr, qui était déjà assuré d'être champion, est monté sur la plus haute marche du podium. La deuxième place est revenue à Michaël Béring. Stefan Glanzmann, troisième, est monté sur le podium pour la deuxième fois de la saison (après Ambri). Un rapport plus détaillé sur le SSRC sera publié à une date ultérieure.
La finale a été assombrie par un accident dans la catégorie LOC L4 de plus de 2500 cm3. Lors de la première course, la Zurichoise Sarah Scharmer est sortie de la piste avec sa Subaru BRZ après seulement quelques centaines de mètres et a fait un tonneau. Scharmer a été transportée à l'hôpital d'Yverdon-les-Bains, puis transférée à Zurich. Son entourage a déclaré qu'elle se portait «relativement bien, compte tenu des circonstances». Auto Sport Suisse souhaite à la pilote accidentée un prompt et parfait rétablissement!