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27.12.2022 De la puissance enfin en stock
Joel Burgermesier Hemberg 2022 Motorsport Suisse | Auto Sport Suisse
Joel Burgermeister avec la Tatuus F4 à Hemberg 2022 © Eichenberger

Les portraits de voitures de course publiés dans la REVUE AUTOMOBILE ont atteint un statut culte. Chez Auto Sport Suisse, nous sommes fiers de pouvoir publier les œuvres de Werner Haller chez nous aussi. Voici la Tatuus Formule 4 de Joel Burgermeister.

Deux dixièmes de seconde. C’est ce qui avait manqué à Joel Burgermeister pour décrocher la victoire dans la catégorie des voitures de course jusqu’à 2 litres, à la course de côte de Hemberg (Saint-Gall). Même s’il avait raté la consécration de peu, le Thurgovien de 31 ans avait néanmoins lancé un signal fort à ses concurrents, dès l’ouverture du championnat: il maîtrisait déjà sa nouvelle F4 Tatuus Evo, lui qui avait jusque-là couru sur des «Silhouette» à moteur de moto. «Je n’ai pas encore assez de sensations avec le turbo», expliquait-il pour expliquer son retard sur le vainqueur de Hemberg, Philip Egli.

Quatre mois plus tard, à la fin de la saison, Burgermeister s’est habitué au turbo, fourni par l’entreprise de tuning italienne LRM, mais il a repéré un autre problème: «Il m’a manqué 15 à 20 chevaux tout au long de la saison», a-t-il confié à la Revue Automobile, en visite chez lui, à Egnach (TG). Grâce à son métier de mécanicien, il a compris les raisons de ce déficit: «Nous avons connu des problèmes thermiques qui nous ont coûté de la puissance.» Malgré le peu d’espace disponible sur la monoplace, Burgermeister et ses amis ont désormais trouvé une astuce pour améliorer le refroidissement du propulseur 1,1 litre d’origine Abarth.

Burgermeister Motor Motorsport Suisse | Auto Sport Suisse
L'atelier de tuning LRM s'occupe du moteur turbo © Haller

Ils entendent aussi exploiter le système «anti-lag» existant, afin d’éviter le fameux temps de réaction du turbo, à l’origine des pertes d’efficacité. «Ce dispositif use davantage le turbo et coûte cher, mais c’est une évolution que je m’offre.» Joel Burgermeister a également mis à contribution tous les enseignements engrangés en 2022 pour améliorer la boîte de vitesses. Le Thurgovien avait certes dominé sa catégorie lors des trois dernières courses de côte de la saison 2022, aux Rangiers (JU), à Oberhallau (SH) et au Gurnigel (BE). Toutefois, il reste encore de la marge pour terminer au sommet de la feuille des temps, toutes catégories confondues.

Joel Burgermeister en est certain, il parviendra à faire mieux avec ces chevaux supplémentaires. Il faut dire que le pilote avait vu juste avec d’autres modifications qu’il avait apportées la saison dernière. Il avait par exemple décidé de chausser sa Tatuus F4 avec des gommes arrière plus larges (de 23 à 29 cm), au profit de la motricité. Outre l’adhérence mécanique, l’aérodynamique est également décisive pour une voiture de course: «Certains prétendent qu’elle ne joue aucun rôle en course de côte, mais je pense qu’ils ont tort», lance Joel Burgermeister. «L’aérodynamique a déjà des effets dès 80 km/h.» Or, plus on va vite dans les virages, plus on génère de l’adhérence grâce aux ailerons; voilà qui demande un certain apprentissage. Le Thurgovien apprendra vite, si bien qu’il voudra rapidement changer les ailerons rudimentaires qui équipaient sa monoplace, lorsqu’il l’a achetée chez Jenzer Motorsport. «Andreas Jenzer avait la solution, explique Joel Burgermeister. Nous avons monté des ailerons plus grands, en provenance d’une Formule 3. Les soubassements et le diffuseur, qui génèrent eux aussi de l’appui, proviennent aussi d’une F3.» Andreas Jenzer, patron de la fameuse écurie qui engage des F3 et F4, assure la maintenance de cette monoplace; il savait que ce changement d’ailerons passerait comme une lettre à la poste. «Tatuus avait déjà simulé nos modifications au préalables sur ordinateur», explique le pilote.

Burgermeister Heckspoiler Motorsport Suisse | Auto Sport Suisse
L'aileron arrière de Burgermeister offre plus d'appui grâce à une plus grande surface © Haller

En vue de la saison 2023, Joel Burgermeister entend bien peaufiner encore et encore les réglages de sa voiture. «J’ai trouvé un réglage de base pour chaque course de côte, sur lequel je peux travailler. Pendant la saison écoulée, j’avais déjà essayé d’ajuster ici et là l’aérodynamique ou les amortisseurs». Ces retouches seront toutefois les dernières, le budget du Thurgovien ne lui permet pas d’en faire beaucoup plus. «Toutefois, l’hiver est long», conclut-il avec un clin d’oeil. «Peut-être qu’au cours des prochains mois, je trouverai autre chose à modifier sur ma voiture de course.» Rendez-vous au printemps, pour le retour du championnat suisse de la montagne. La compétition s’annonce déjà très vive!

Tatuus Formel 4 Evo
Année : 2015
L x l x h (mm): 4350 x 1750 x 925
Empattement (mm): 2750
Poids: 500 kg
Carrosserie: carbone
Moteur: Fiat Abarth, quatre cylindres en ligne turbo, 1170 cm3
Transmission: Sadev, 6 vitesses
Puissance: 320 ch
Vitesse de pointe: en fonction du pont

Burgermeister Joel Frauenfeld 2021 Motorsport Suisse | Auto Sport Suisse
Joel Burgermeister s'est assuré trois victoires de classe lors des course de côte en 2022 © Eichenberger

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