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10.06.2019 Joël Volluz: «Toute erreur peut s’avérer fatale»
Volluz joel 2019 home 3 Motorsport Suisse | Auto Sport Suisse

Au cours des trois prochains jours, Auto Sport Suisse présentera les trois prétendants pour le titre du Championnat Suisse de la montagne 2019 dans les voitures de course.Partie 3: Le challenger numéro 2 Joël Volluz

Joël Volluz est le cadet des trois aspirants au titre de 2019 et, à l`âge de 27 ans, il abaisse la moyenne d’âge des pilotes de côte. A titre de comparaison: Marcel Steiner aura bientôt 44 ans, Eric Berguerand vient d`avoir 40 ans. Mais l`âge semble jouer un rôle secondaire. Ce que Steiner et Berguerand accomplissent grâce à leur expérience, «Jojo» cherche à le compenser par sa vitesse. Ces fans regrettent qu`il renonce cette saison aux deux premières courses à Hemberg et Reitnau. Ils sont d’autant plus heureux que Volluz intervienne à Massongex (ou à Anzère les 26/27 juillet au plus tard) dès la troisième course. «Je sais parfaitement que cela peut me désavantager, mais je suis certain que des résultats performants peuvent malgré tout me donner encore une chance de remporter le titre», déclare Volluz.

Volluz est issu d`une famille de fous de course automobile. Son parrain Jean-Daniel Murisier, ancien vainqueur de la coupe de la montagne, a remporté entre autres neuf fois la course de côte d’Ayent-Anzère. Son père Georges était son mécanicien. Il n`est donc pas surprenant que Joël ait déjà commencé à pratiquer le karting à l`âge de quatre ans. Pourtant, selon ce pilote du Châble, situé au pied de l’eldorado du ski Verbier, il n`a jamais vraiment participé à une saison entière. «Le fun a toujours eu priorité pour moi», constate Volluz. Mais en 2004, cela ne l’a tout pas empêché de devenir champion de la Romandie.

Après cela, Joël a même brièvement évolué sur la scène de la course automobile internationale grâce à sa victoire en Formule Lista Junior en 2008. Ce titre lui a permis de participer à deux courses dans ce qui était alors la Formule BMW Europe – en remplacement chez DAMS à Hockenheim et Monza. «C`était une expérience épatante. Mais j`ai vite compris que nous ne pourrions pas progresser sur cette voie. Il était en effet très difficile, pour ne pas dire impossible, de trouver des sponsors.»

Volluz a participé encore à plusieurs courses de Formule Renault LO au niveau national, mais est ensuite passé au championnat suisse des slaloms. Au début, ses parents n`aimaient pas du tout qu`il participe parallèlement toujours au championnat de la montagne. Mais Joël a réussi à les convaincre et a donc participé en 2010 pour la première fois à une course de côte – d`abord avec une Tatuus 2.0, à partir de 2011 avec une Reynard 95D Formula 3000 et dès 2013 avec une Osella FA30. Volluz donne l’explication suivante: «Je savais que je devais me donner du temps parce que les courses de côte sont différentes des courses sur circuit. Toute erreur et tout défaut peuvent s’avérer fatals.»

Volluz sait de quoi il parle. En 2016, il a eu un accident comme Berguerand (2007) et Steiner (2013) aux Rangiers. Comme par miracle, Volluz s’en est tiré avec la frayeur. Son Osella était bonne pour la casse. Joël, qui a renoncé à se rendre à l`hôpital après l`accident, se souvient que: «Tout ce que nous avons pu faire, c’était sauver le moteur. Je ne suis allé chez le médecin que le lendemain parce que j’avais très mal à la tête.» Volluz tient à préciser que cet accident à 260 km/h n’était pas causé par une erreur de sa part. Une pièce de liaison entre l`amortisseur et la suspension de la roue arrière était cassée.

Même si pour Volluz, cet accident n’a pas eu des conséquences graves, il a fallu deux ans avant que le jeune du Val de Bagnes fasse son retour. C’est précisément aux Rangiers que Volluz a choisi de faire son comeback en 2018. D`abord en tant que pilote de démonstration et dès Oberhallau de nouveau dans le groupe des voitures de sport rapides. «J`avais besoin de deux courses pour retrouver le rythme.»

L`objectif de Volluz est de remporter un jour le titre de champion suisse. Il a déjà terminé vice-champion à trois reprises: en 2011, 2012 et 2015. Steiner lui a fait de l’ombre deux fois et une fois c’était Berguerand, qui l`avait entraîné au temps où il pratiquait encore le karting.

Volluz est mécanicien de formation, tout comme Berguerand et Steiner. Chaque fois que son temps libre le lui permet, il s’affaire sur sa voiture de sport. Les dernières semaines ont été assez dures pour le «chef junior» du garage Gérard Volluz à Vollèges situé à cinq minutes en voiture du Châble. Volluz a participé à plusieurs courses internationales en guise de préparation pour la nouvelle saison. D`abord à Eschdorf (Luxembourg), puis à Falpera (Portugal – «23 heures de déplacement») et enfin à Sternberk (République tchèque). Cela a permis de Volluz de s’améliorer constamment. Dernièrement, en République Tchèque, il s`est classé troisième, et il n’avait qu’un retard de 3,5 secondes par manche sur le «grand» Faggioli, ce qui est très prometteur.

Comme beaucoup de ses concurrents, il finance son hobby en faisant preuve d’une grande capacité de travail. Les heures supplémentaires et les engagements supplémentaires en tant que garagiste sont ne lui font pas peur. Tout l’argent qui n’est pas indispensable pour couvrir ses besoins quotidiens, il l’investit dans la course automobile. Trouver d`autres sources de financement est une tâche ardue. «Il est tout aussi difficile de trouver des sponsors pour des événements nationaux qu’internationaux.» La différence: «Une fois que vous possédez une voiture pour les courses de côte, les coûts par saison sont gérables.» Selon Volluz, il arrive à joindre les deux bouts avec 20’000 francs suisses. Son Osella coûte à elle seule 200’000 francs. Mais aux yeux de Volluz, elle vaut chaque centime. «Jamais dans ma carrière, je n’ai possédé une voiture aussi facile à gérer.»

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