Michel Zemp, pilote d’une Norma, espère comme beaucoup d'autres qu'en 2020 qu'une course de côte, à savoir celle du Gurnigel, aura au moins encore lieu cette année. Auto Sport Suisse a eu un entretien avec ce pilote de l'Emmental.
À défaut de pouvoir actuellement tenir des courses, nous t'invitons à nous raconter comment tu t'es lancé dans la course.
Michel Zemp: J’ai suivi l'exemple de mon père. Il pratiquait le karting et encore à l'heure actuelle, il en est un grand adepte. Déjà quand j'étais un petit gamin, je l’accompagnais et j'ai eu mon premier kart à l'âge de cinq ans. Je l’ai d'abord engagé sur notre aire avant de participer également à des courses pour le championnat suisse à l'âge de 13-14 ans. Puis, en 2008, j'ai changé de voiture. Et lors de ma deuxième année dans la Renault Clio Classic Cup, j'ai remporté le titre de vice-champion. Pendant cette période, j'ai roulé plusieurs fois sur le circuit. En 2015, j'ai participé occasionnellement aussi à l'Eurocup de Seat. Mais mon budget ne me permettait pas de faire une saison complète. En réalité, j'envisageais déjà d'essayer un jour une voiture plus puissante en montagne.
Tu as ensuite d’abord poussé une TCR au sommet de la montagne avant de passer à la Norma.
C'est exact. Et avec la TCR-Cupra, j’ai eu vraiment beaucoup de fun. Ces voitures sont géniales et permettent de réaliser des temps rapides en côte. Dommage que la TCR Hill Climb Series ne soit pas encore lancée. Ce serait certainement un championnat intéressant.
L'année dernière, tu es ensuite passé à la Norma.
Oui, j'ai acheté une Norma M20 FC, avec un moteur Honda 2.0, à Herbert Hunziker. Lors d'un test à l'Anneau du Rhin, je me suis immédiatement senti à l'aise dans cette voiture. C'est un sentiment complètement différent de celui que l'on ressent dans une voiture de tourisme. Et j'ai beaucoup appris au cours de l'année passée.
Quelle est la plus grande différence par rapport à une voiture de tourisme?
La différence réside clairement dans la force descensionnelle et à ce niveau, je n’ai toujours pas réussi à acquérir la confiance totale. Dans une voiture de tourisme, tu peux parfaitement sentir quand l'arrière commence à chasser. Dans une voiture de sport, c'est beaucoup plus difficile. L’idéal serait de pouvoir tester la voiture sur un aérodrome et de tourner à 200 km/h et voir ce qui se passe et pour vérifier où se trouvent exactement les limites.
Cette année, tu aurais continué à conduire avec le moteur de 2 litres?
Oui, et comme il semble pour l'instant que nous pourrons tout au plus rouler au Gurnigel, tel sera également le cas pour 2021. Je dois encore acquérir plus de confiance avant de songer à augmenter la puissance du moteur.
À t'entendre, on dirait presque que dans un proche avenir, tu comptes bien tenir tête aux champions de course confirmés.
Oui, mon but est de transformer la voiture. En réalité, il était prévu de rouler avec le moteur 2 litres en 2020 et d'observer parallèlement le développement de Marcel Steiner, qui est passé à un turbomoteur. Si j'avais eu de bons retours, j'aurais demandé un tel moteur pour 2021. Mais dans les circonstances actuelles, ce projet doit être reporté d'un an.
Caresse-tu aussi l'espoir de remporter un jour le titre de champion suisse?
Je conduis avant tout parce que j'aime ce sport. Toute ma famille me soutient. Mais ce n'est pas seulement la course qui me motive. C'est aussi la convivialité lors d'une course de championnat suisse que j'apprécie et qui me manque aussi énormément en ce moment. Mais je suis naturellement enthousiaste à l'idée de me mesurer aux « grands » pour une fois. Et quand on le fait, on souhaite forcément aussi gagner. Vu sous cet angle, remporter un titre de champion suisse me semble vraiment très tentant.