Comme lors des dernières éditions, nous publions ici l'un ou l'autre article du magazine trimestriel de l'ASS. Partie 1: Que fait donc Andrea Chiesa?
Les trois derniers Suisses à avoir pris le départ d'un GP de F1 s'appellent Sébastien Buemi (2009-2011), Jean-Denis Delétraz (1994/1995) et Andrea Chiesa (1992). Ce dernier en a disputé dix et a passé la barre des qualifications à Mexico, Barcelone et Magny-Cours. Il n'était pas possible de faire beaucoup mieux avec la peu performante Fondmetal GR01. Surtout pour le Tessinois, vu sa grande taille. «J’ai toujours été à l’étroit dans le cockpit», confie-t-il, «c'est sans doute pour cela qu'il m'a toujours manqué la dernière petite dose de confiance dans la voiture.»
En 1992, Chiesa n'a pas eu beaucoup de temps pour se préparer lorsqu'il a réalisé son rêve de faire de la formule 1, grâce à un sponsoring provenant d'Italie. «Les premiers essais libres du GP d'Afrique du Sud ont également été mon premier test.» L’ex-pilote âgé aujourd'hui de 59 ans est loin d’en rire. «Les expériences faites en F1 m'ont profondément frustré. Pendant un certain temps, je ne voulais même plus regarder les courses à la télévision.» Comme Fondmetal, l'écurie qui a succédé à Osella, était notoirement sous-financée, Chiesa a souvent dû patienter. Ce n'est qu'à Magny-Cours, après huit courses, qu'il a reçu la nouvelle monoplace GR02, hélas détruite dès son premier engagement. «À l'époque, je faisais tout moi-même», explique Chiesa. «Il aurait peut-être mieux valu que j'aie un manager.»
Après la formule 1, le pilote de Comano s’envole pour les États-Unis. Mais cette aventure résulte également d’un «appel de dernière minute». Quand son père décède en 1994, le sport automobile passe soudain au second plan. Alors âgé de 30 ans, Andrea Chiesa reprend temporairement les rênes de l’affaire familiale, une aciérie située en Lombardie. C’est grâce à Loris Kessel qu’il revient à la course automobile. Andrea, le seul Suisse avec Gregor Foitek à avoir remporté une course de F3000 de la FIA, garde un bon souvenir de ses années passées en GT (Enna 1989). «C'était la plus belle période du sport automobile», se remémore-t-il. «Notamment parce qu’en GT, le team était plus important que le pilote en tant qu’individu.»
Né à Milan d'un père italien et d'une mère bâloise, Andrea Chiesa a disputé sa dernière course en 2012. Il est toutefois resté lié au sport automobile en commentant la F1 sur la radio-télévision suisse italienne. Sa deuxième passion est le VTT. «J'ai fondé il y a dix ans 'Yep Components', une entreprise qui fabrique des pièces spéciales, notamment des tiges de selle télescopiques», raconte celui qui aime la pratique du vélo et à qui on demande régulièrement si la compétition ne lui manque pas: «Bien sûr que ça me manque, mais il y a un temps pour tout. Avec le VTT, j'ai trouvé une nouvelle passion. La sensation d'aller à la limite avec ces vélos est similaire à procurée par la course automobile.»