Comme lors des dernières éditions, nous publions ici l'un ou l'autre article du magazine trimestriel de l'ASS. Partie 1: Que fait donc Jo Zeller?
82, 84, 90, 91, 92, 95, 98, 99, 00, 01, 02, 03, 06. Ce ne sont pas des numéros de bingo, mais les années où Jo Zeller a remporté le CS des voitures de course. Le Zurichois a réussi cet exploit 13 fois, ce qui est presque incroyable! Et il aurait très bien pu s’adjuger quelques titres de plus si la malchance ne s’en était pas mêlée parfois.
Tôlier en carrosserie de formation, Jo Zeller a fait ses débuts en course en 1974, avec une Mini Cooper S. Les débuts ont été un peu difficiles. «J'ai dû refaire le cours de licence à Hockenheim», sourit-il, «à cause d’un problème de roulement de roue qui m’a empêché de remplir d'emblée tous les critères pour obtenir la licence.»
Très vite, Zeller passe à la Formule 3. En 1977 déjà, il participe au championnat d’Europe. Son premier titre national remonte à 1982. Parallèlement, le «petit Suisse» dispute les grandes courses internationales de Monaco et Macao, avec pour adversaires Senna et Prost, et plus tard Häkkinen et Schumacher. Il ne parvient toutefois pas à se hisser aux avant-postes, ses moyens étant trop modestes. «Je n'ai disposé d’un ingénieur que dans les années 90», se souvient Jo Zeller. «Mais c'était quand même une belle époque.»
Quand le matériel est au point, Zeller se montre au top de sa forme. En 1982, il fait sensation en terminant 2e de la course de championnat d'Europe de F3 disputée à Kassel-Calden, 4 secondes derrière le futur pilote de F1 et vainqueur du Mans Emanuele Pirro et loin devant Gerhard Berger.
À partir de 2004, le dynamique Jo mène une double carrière. En championnat suisse, il pilote. Et en Allemagne, plus précisément en Coupe Recaro de Formule 3 (plus tard ATS Cup), il prend la direction des opérations. Jo Zeller raccroche son casque en 2008. «J'ai reçu un appel de Frédéric Vervisch, qui voulait acheter ma voiture pour courir en championnat d’Allemagne. J'ai donc arrêté.»
Depuis lors, Jo Zeller ne fait que préparer ses voitures pour les faire gagner. Depuis 2013, il est une figure incontournable de la Drexler Formel 3 Cup. Son fils Sandro (30 ans) est invaincu depuis 2016.
Papa Zeller ne pense pas encore à la retraite: «Que pourrais-je faire d'autre? Rester à la maison et attendre la fin? Tant que je peux, je continue.» Il y a cinq ans, il a ouvert un deuxième établissement - plus grand, plus beau, plus moderne - dans sa commune natale d'Oetwil am See (ZH). Et pourtant, avec toutes les voitures de clients dont il s'occupe, Jo Zeller atteint déjà ses limites de capacité. Lors de la visite d'Auto Sport Suisse, il y avait cinq monoplaces de F3 et une Renault 3.5 dans l'atelier. Jo Zeller n'a jamais appris officiellement le métier de mécanicien. «C'était du learning by doing», explique celui qui est devenu pilote de course parce qu'il voulait imiter Jo Siffert. Non sans succès! Ses 13 titres sont plus qu'honorables.