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30.12.2022 Quelle est la part de réalité du Simracing?
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Apothéloz et Fischli lors d'un entraînement de simulation à Züriring © Züring

Comme lors des dernières éditions, nous publions ici l'un ou l'autre article du magazine trimestriel d'ASS. Deuxième partie: Quelle est la part de réalité du Simracing?

Julien Apothéloz et Dominik Fischli sont déjà dans la force de l'âge en simracing. Le premier a 21 ans et le second, 27. Tous deux ont fait leurs débuts en karting - donc dans le monde réel – et sont en passe de devenir pilotes professionnels. Depuis deux ans, Julien Apothéloz court en GT3, dans le GT World Challenge et la NLS, la série d'endurance du Nürburgring. Fischli roule également en GTWC depuis cette année. Il pilote une Porsche GT3, après avoir disputé la Porsche Sports Cup Suisse en 2021. Les deux se connaissent bien. Et pas seulement sur les circuits, car ils se voient régulièrement au centre de simulation «Züriring» de Dietikon.

Julien Apothéloz s'y rend au moins une fois avant chaque course, «même si je connais maintenant très bien la Nordschleife», confie-t-il. Dominik Fischli s'entraîne encore plus souvent: «Je viens au Züriring déjà trois semaines avant une course et, ensuite, deux à trois fois par semaine.»

Pour l’un et l’autre, il s'agit avant tout de se mettre en condition pour les courses. «Quand je passe du simulateur au circuit, je suis prêt à 70 %, confie Apothéloz. Et après cinq tours dans la vraie voiture, j’ai trouvé le rythme. Ça m’évite de perdre du temps. L'équipe économise aussi des kilomètres de tests et d'entraînements coûteux.»

Apothéloz et Fischli savent désormais exactement ce qu'ils veulent tester sur simulateur. Pas question de rechercher la configuration parfaite. «La voiture doit évidemment être aussi réelle que possible», précise Fischli. «Mais je ne bricole pas de réglages, je me concentre sur le pilotage. C'est aussi l'avis d'Apothéloz. Comme le simulateur pardonne presque tout, la recherche d'un réglage peut même être contre-productive. On risque de se disperser et de travailler dans une mauvaise direction sur le circuit.

Il est donc important de «piloter comme en vrai», analyse Apothéloz. «Les vrais simracers ont leur propre style. Il est plus rapide que le nôtre, mais j'essaie sciemment de ne pas piloter comme cela.»

Alors quel est l’apport du simulateur par rapport au monde réel? D'une part, il aide à mémoriser de nouveaux circuits ou à se remémorer ceux que l'on connaît déjà. Mais le simulateur permet aussi d’exercer les points de freinage et de référence. «Si je les ai bien mémorisés au simulateur, je peux en général les appliquer à l'identique sur le circuit», explique Dominik Fischli. Apothéloz précise: «Il est important de ressentir la même pression de freinage au simulateur que dans la voiture de course. Car les freins peuvent te faire gagner ou perdre beaucoup de performance.»

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Apothéloz et Fischli lors d'une course à Spa-Francorchamps © Züriring

Tandis qu'Apothéloz préfère utiliser un simulateur statique pour ses séances d'entraînement virtuelles, Fischli s'assoit plus volontiers dans un simulateur en mouvement. Il n’y a pas de différence au niveau des méthodes et possibilités d'entraînement. «Mais je préfère simplement que le simulateur ne bouge pas trop», précise Julien. «Quand ça bouge, j'ai l'impression qu'il y a de légers retards. Mais c’est peut-être juste mon imagination.»

D'ailleurs, beaucoup de choses semblent se passer dans la tête. Fischli estime qu’il faut faire abstraction du manque de sensations et de l’absence de g au freinage. «Quand tu freines à fond dans la vraie voiture, elle se comporte de manière beaucoup plus instable qu'au simulateur. Et un virage comme Eau Rouge, à Spa-Francorchamps, donne forcément d’autres sensations dans une voiture de course qu’avec un volant virtuel entre les mains.»

Il est aujourd'hui possible de simuler aussi la dégradation des pneumatiques. Mais l’expérience des deux pilotes montre que, là aussi, la course réelle ne peut pas être reproduite à 100 %. «Quand je règle une usure des pneus sur le simulateur, je trouve le ressenti plus extrême que dans la réalité», explique Julien Apothéloz. «Et j'ai aussi constaté qu'il était plus difficile de ressentir le moment où les pneus sont à leur température de fonctionnement sur le simulateur.» Dominik Fischli partage l'avis de son jeune collègue sur ces deux points. Et tous deux s’entendent sur le fait que si la technologie du monde virtuel permettait de représenter l'usure des pneus de manière plus réaliste, la conduite sur simulateur aurait encore plus d’intérêt.

Même remarque pour la pluie. Dans le simulateur, on ne se mouille que quand on transpire. On ne peut pas simuler une pluie torrentielle, comme celle qui est tombée à Spa-Francorchamps. Du moins pas de la même manière qu’en réalité, surtout à Spa.

Conclusion: pour Julien Apothéloz comme pour Dominik Fischli, il est clair que, même s'il y a encore des sceptiques, la conduite sur simulateur fait aujourd’hui partie du quotidien du pilote de course. Il n'existe pas d'entraînement aussi avantageux et peu contraignant.

Le fait que l'on ne puisse pas (encore) tout simuler dans le monde virtuel est peut-être une bonne chose.

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Apothéloz et Fischli en discussion avec Auto Sport Suisse © Züriring

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