Comme lors des dernières éditions, nous publions ici l'un ou l'autre article du magazine trimestriel de l'ASS. Partie 3: la Suzuki Swiss Racing Cup.
Les voitures de série ont la cote. Du moins chez les pilotes amateurs soucieux de leur porte-monnaie. La Suzuki Swiss Racing Cup leur permet de participer à une coupe monotype dans le cadre du championnat suisse des slaloms. Une coupe qui procure beaucoup de plaisir pour peu d'argent. L'un des pilotes, Michaël Béring, fils du champion d'Europe de la montagne Jean-Claude Béring décédé en 2020, en témoigne: «Cette coupe est géniale! Tu n'as à t’occuper de rien sur place!»
En 2019, 39 coureurs ont disputé la SSRC lors du coup d’envoi de la saison, à Interlaken. Après deux ans de pandémie, les rangs se sont clairsemés. En 2022, on recensait encore 17 pilotes lors de la première course, à Bière. Il est vrai qu'il y a trois ans, différents modèles étaient encore autorisés. Or Suzuki Suisse a changé la donne. Seule la Suzuki Swift Sport 48V Hybrid est encore admise en 2022. Du coup, la Suzuki Swiss Racing Cup devient la première coupe monotype de Suisse alignant des voitures à assistance électrique.
La voiture a déjà été testée pendant la mini-saison de slaloms, en 2021. Michaël Béring, Patrick Flammer et Rico Thomann ont inauguré cette «mild hybrid». Avec succès! Flammer a remporté le premier des deux slaloms courus sur l'aérodrome d'Ambri.
Entre-temps (comme déjà évoqué), les concurrents sont passés au modèle hybride. Fabian Eggenberger et Marcel Muzzarelli, qui briguent les premières places depuis longtemps, jugent la différence avec le modèle précédent gérable. La Suzuki hybride a un peu moins de pêche à haut régime, estime Eggenberger. Et Muzzarelli trouve que la transmission a changé. «Les roues motrices ne patinent plus autant», commente-t-il.
Muzzarelli contre Eggenberger, c'était aussi le duel de cette saison. À cinq reprises, ils ont occupé les deux premières places. A la fin, c’est Eggenberger qui a remporté le championnat, avec 5 victoires contre une. Et ce, malgré une démonstration de force de «Muzz» en début de saison. À Bière, en ouverture, le pilote de 41 ans a devancé tout le monde de plus de deux secondes lors de la deuxième manche. Son explication: «J'étais le plus rapide lors de la première manche et je savais que Fabian n'avait pas battu mon temps lors de la deuxième. J’étais donc libéré.»
Après Bière, la situation s'est inversée. Eggenberger a réalisé un sans-faute à Frauenfeld et à Ambri. Et avec sa quatrième victoire, à Bure, il s’est assuré le titre avant terme. «Fabian a été le plus rapide cette année», admet Muzzarelli sans tourner autour du pot. «Il a mérité le titre.» Le champion en convient volontiers et a lui aussi une explication logique. «La voiture est devenue plus facile à conduire. L’overboost à l'accélération n'est plus aussi prononcé que sur le modèle précédent. Marcel s'en sortait mieux parce qu’il dosait ses accélérations. Alors que moi, c’est on-off…»
Suzuki Suisse a adouci le passage au nouveau modèle hybride en proposant une prime de reprise de 3000 francs. Elle n'est toutefois accordée qu’aux pilotes ayant disputé la Racing Cup des années 2019-2021 et - selon Suzuki Suisse - sous certaines conditions. On ne peut pas louer les voitures chez Suzuki. À moins de réserver la «voiture de presse» pour courir au titre d’invité. En revanche, une voiture peut se partager, ce qui réduit les coûts. Mais cela implique aussi des risques. Que se passe-t-il si ton «coéquipier» a un accident ou une panne? Ou si, comme à Frauenfeld, les freins surchauffent? «C'était effectivement un problème», confirme Eggenberger, qui a partagé sa voiture avec Heiko Leiber en 2022. «Nous avons dû changer les plaquettes pendant la pause pour que la pédale n’aille pas au fond.»
Cette sportive compacte n’est pas exigeante. «Elle est idéale pour les débutants», explique Eggenberger. Comme elle est immatriculée, tu n’as pas besoin d'une remorque et d'un véhicule tracteur coûteux pour te rendre aux courses. En outre, elle n’exige pas de grandes connaissances techniques, car tu ne peux de toute façon rien modifier. Et tu peux retourner à ton travail à son volant le lundi matin.»
Une licence de pilote invité d'Auto Sport Suisse suffit pour humer l'air de la course de la SSRC. Et il y a même quelque chose à gagner. Le champion reçoit une prime 3000 francs, plus un bon d'achat Yokohama d'une valeur de 1500 francs. La prime décroit de 200 francs pour les suivants, si bien que le 15e au classement général reçoit encore 200 francs. Et ceux qui disputent au moins trois courses obtiennent une ristourne de 300 francs par événement. Pas de quoi financer des vacances de luxe, mais ça permet de pratiquer le sport automobile avec un maximum de plaisir et à moindres coûts. Ce qui est précisément le but de la Suzuki Swiss Racing Cup.
Les vainqueurs de la Suzuki Cup
2005, Dennis von Gunten
2006, Marc Hintermayer
2007, Dennis von Gunten (Ignis Sport) et Rebecca Glaser (Swift Sport)
2008, Christian Lee (Ignis Sport) et Marco Graf (Swift Sport)
2009, Marco Graf
2010, Manfred Eggenberger
2011, Thomas Gerber
2012, Fabian Eggenberger
2013, Fabian Eggenberger
2019, Marcel Muzzarelli
2020 – (pas de championnat à cause de la pandémie)
2021, Marcel Muzzarelli
2022, Fabian Eggenberger
De 2005 à 2013, cette coupe monotype approuvée par ASS s’appelait «Suzuki Grand Prix». En 2019, elle a été rebaptisée «Suzuki Swiss Racing Cup».