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22.06.2020 «Elle me va comme un gant»
DSC 0186 Motorsport Suisse | Auto Sport Suisse
Martin Bürki et sa Polo MB

La REVUE AUTOMOBILE a fait sensation ces dernières semaines avec sa série «Racing Car Portrait». Chez Auto Sport Suisse, nous sommes fiers de pouvoir publier les œuvres des deux auteurs Werner Haller et Olivier Derard. Partie 6: La VW Polo de Martin Bürki.

Lorsque ses amis lui conseillent de remplacer le 1.6 16V de sa VW Polo verte et jaune par un plus gros 2 l, la réponse de Martin Bürki, septuple champion de Suisse des Slaloms, est toujours la même: «La cavalerie supplémentaire irait au détriment du comportement routier. Si le moteur explique la rapidité d’une voiture, son comportement en est tout aussi responsable.»

La plus célèbre des Polo du championnat de Suisse des Slaloms, Martin Bürki l’a achetée en 2008 «juste pour le plaisir, continue le champion. J’avais envie de conduire une Polo de deuxième génération, et plus particulièrtement un exemplaire de 1981.» Malgré son moteur cassé, l’exemplaire déniché par Bürki avait déjà fait parler d’elle précédemment, et ce aux mains d’un autre pilote de renom: «La Polo a tout d’abord appartenu à Theo Leutner, membre fondateur et quadruple vainqueur de la Coupe de la Montagne KW allemande. Lorsque je l’ai rachetée, la Polo était une véritable épave. Tout le monde a bien rigolé. Mais ça ne m’a pas gêné, je savais que mon calcul était le bon.»

Pour la restaurer, Bürki n’hésite pas à mettre la main à la pâte et... au portefeuille: «La boîte de vitesses originelle en H de la Polo n’a pas survécu à la deuxième course, une défaillance récurrente. Même l’installation d’une boîte Hewland non synchronisée, ‹ce qu’il y a de mieux›, disaient mes collègues, n’y changera rien. La voiture avait tout simplement trop de chevaux sous le capot.» Ce sera finalement le préparateur allemand Minichberger qui proposera une solution à Bürki: «Ils m’ont recommandé une boîte séquentielle Sadev à six rapports, une unité qui m’a coûté beaucoup de temps et d’argent.» Depuis, le pilote suisse retourne régulièrement en Bavière: «Depuis lors, je fais toujours réviser le moteur de ma Polo chez Minichberger.»

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Le moteur est régulièrement révisé chez Minichberger

Cela dit, de nombreuses modifications sont le fruit de l’imagination du pilote. En témoignent les deux canules bricolées derrière les roues avant et servant à évacuer l’eau des passages de roues: «A l’origine, je voulais éliminer les tourbillons aérodynamiques dus à la rotation de la roue. Dans la foulée, j’ai également eu l’idée d’utiliser ces orifices pour chasser latéralement les projections d’eau de pluie, afin que les roues arrière soient moins sensibles à l’aquaplanage.» Une petite astuce technique qui fait la fierté de Martin Bürki. A l’image du fond plat et du diffuseur de l’auto. «Il était hors de question d’affubler la voiture d’un becquet arrière au simple motif que ça avait de la gueule. Non, ce qu’il me fallait, c’était un meilleur aérodynamisme au niveau du soubassement avec, en corollaire, une incidence sur le comportement.» Pourtant, un diffuseur, Martin Bürki en a tout de même essayé: «Juste une fois, lors de la course de côte des Rangiers. Il était si gros que la voiture sous-virait. Elle était complètement déséquilibrée», explique-t-il. Un comble pour ce maître des slaloms cherchant avant tout à inscrire sa voiture correctement en courbes. Dans cette discipline plus lente, il démonte la plupart du temps le fond plat: «Cela épargne beaucoup de chocs à la voiture», explique-t-il.

Mais, s’il y a bien un élément technique qui est plus important qu’un autre en slaloms, c’est la qualité du train avant. «A l’origine, sur la Polo, il est d’un seul tenant, avec des jambes élastiques. Exploitant le règlement dans ses moindres détails, j’ai installé des suspensions McPherson, perfectionnant ainsi la cinématique de braquage. Mes roues n’ont pratiquement pas de carrossage», précise le pilote, avide de donner des détails.

Après tant d’années, la petite Polo a atteint les limites de son développement. Pour autant, Bürki n’a pas l’intention de la vendre: «Je sais que certains seraient prêts à débourser 70 000 francs pour l’acquérir. Mais, elle ne leur irait pas; cette voiture est réglée pour moi. Aussi, me va t-elle comme un gant.»

VOLKSWAGEN POLO
Année de production: 1981
Carrosserie: Citadine, 3 portes
L x l x h mm: 3700 x 1780 x 1250
Empattement mm: 2340
Poids en ordre de marche kg: 730
Moteur (construction): Moteur à aspiration naturelle de 1,6 litre, culasse VW-Sport S1600
Puissance ch: 245
0-100 km/h sec: N.C.
Vitesse maximale km/h: 189 km/h à 9800 tr/min
Châssis: Plateforme KW Competition, AV McPherson, AR Essieu composite

RA #15, 9 avril 2020, auteur: Werner Haller, www.revueautomobile.ch

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