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28.12.2020 Un bien glorieuse «épave»
Egli 1 c Eichenberger Motorsport Suisse | Auto Sport Suisse
Philip Egli dans sa Dallara F393

La REVUE AUTOMOBILE a fait sensation ces dernières semaines avec sa série «Racing Car Portrait». Chez Auto Sport Suisse, nous sommes fiers de pouvoir publier les œuvres des deux auteurs Werner Haller et Olivier Derard. Partie 14: La Dallara F393 de Philip Egli.

Il n’est pas rare que les amateurs de courses de Slaloms – qu’il soient jeunes ou moins jeunes – touchent, voire caressent, timidement la Dallara F393 de Philip Egli. «Sans doute parce qu’elle ressemble à une voiture de course, raconte-t-il au sujet de l’enthousiasme entourant son bolide jaune. Quand je propose à un gamin de s’y asseoir pour une photo, il est tout heureux!» Domicilié à Zurich, le Glaronais n’est pas le dernier à se féliciter de sa Formule 3 achetée en 2015, une monoplace qui avait à ce moment-là déjà plus de vingt ans au compteur. Retour sur une voiture au palmarès impressionnant.

En Suisse, la Dallara F393 de Philip Egli est une icône des slaloms suisses. En 1993, la Formule 3 s’est quasi muée en une Formule Dallara, du nom du constructeur italien de voitures de course établi à Varano de’Melegart, près de Parme. Et pour cause, les championnats nationaux et internationaux de Formule 3 ont quasi tous été disputés avec le châssis du constructeur italien, une voiture que l’on disait techniquement supérieure à ses alter ego, les Reynard et autres Ralt. Le sémillant Championnat d’Allemagne de F3 a lui-même été «dallarisé», le titre ayant été décroché par Jos Verstappen – le père de la star de Formule 1, Max Verstappen –, un pilote qui, vous l’aurez compris, conduisait lui aussi l’une des productions italiennes.

Egli Philip 04 Motorsport Suisse | Auto Sport Suisse
La voiture de Formule 3 est propulsée par un moteur Opel à quatre cylindres

«J’ai fait mes débuts en compétition au volant d’une Volkswagen Scirocco. Mais bien que houchoutée, la voiture a rapidement montrée ses limites en matière de développement. En 2012, à la suite d’une petite annonce, je me suis rendu dans le Jura, où j’ai découvert cette Formule 3. Je recherchais quelque chose financièrement à ma portée et qui me permettrait également de m’amuser. Je ne savais pas ce qui allait arriver avec cette F3. Soudain, cette caisse était tout simplement chez moi», se rappelle Philip Egli en souriant. «Cette caisse» repose aujourd’hui bien au chaud et à l’abri dans un coin du garage, lequel est situé à Regensdorf. En effet, en 2016, Philip Egli s’est offert une seconde F393. C’est d’ailleurs avec cette voiture que le Glaronais a remporté l’an dernier sept des huit slaloms du championnat de Suisse. «Une caisse géniale! La puissance et le poids sont idéaux, et l’auto est très maniable.» A l’origine, la machine était censée servir de banque d’organes pour la première F393 d’Egli mais, finalement, le sort en décida autrement.

Durant l’hiver 2017/18, avec son collègue pilote Martin Bächler et Stephan Kühnis, qui possède un garage de voitures de collection à Oberhasli, dans le canton de Zurich, Egli s’est penché sur le cas de la F393: «Jusqu’à la dernière vis, nous avons tout démonté, remplacé, bricolé, entretenu, repeint et remonté.» Outre des ailerons de plus grandes dimensions à l’avant et à l’arrière pour les slaloms et les courses de côte, la F393 a reçu un moteur plus puissant: «Il dérive de celui d’une Opel Calibra. Le précédent avait une bride de 26 mm qui limitait la puissance. Avec ce moteur, la puissance a grimpé de 210 à 280 ch.» D’où la désignation EPR-1 (pour Egli Philip Rolf) de la voiture de course. «Chaque année, nous majorons le chiffre de 1; l’an prochain, je piloterai l’EPR-4.»

Pour autant, tous les éléments n’ont pas été modifiés. Il y a encore énormément de pièces Dallara d’origine, dont un imposant pommeau de vitesse. Dans le cockpit, on ne trouve pas de palettes derrière le volant: «La F393 a une grille manuelle en H à cinq rapports d’origine Hewland. Je dois débrayer et changer de rapport avec précision, mais ça fonctionne; la boîte Course est rapide.» En 2023, la monoplace va fêter son 20e anniversaire, devenant une voiture d’époque. «J’aimerais bien participer à des courses de voitures historiques», dit Egli. Mais, pour cela, il devra remettre sa Dallara F393 de A à Z dans son état d’origine, comme au moment de son achat. «Ce n’est pas un problème,

j’ai soigneusement gardé les pièces d’origine», explique-t-il. Qui demande, en souriant: «T’as pas envie de t’asseoir dans la voiture?» – «M’asseoir? C’est de conduire la voiture dont j’ai envie», se dit, dans son for intérieur, l’auteur de ces lignes.

DALLARA F393 EPR-3
Année de production: 1993
Carrosserie: Dallara
L x l x h mm: N.C.
Empattement mm: 2610
Poids en ordre de marche kg: 480
Moteur (construction): 4-cylindres Opel, 2,0 litres, 16V
Puissance ch: 280
0-100 km/h sec: < 4
Vitesse maximale km/h: En fonction du rapport final
Châssis: Quantum

RA #49, 3 décembre 2020, auteur: Werner J. Haller, www.revueautomobile.ch

Egli Philip 05 Motorsport Suisse | Auto Sport Suisse
Philip Egli dans son atelier

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