Comme lors des dernières éditions, nous publions ici l'un ou l'autre article du magazine trimestriel d'Auto Sport Suisse. Partie 1: Que fait donc Fredy Barth?
Fredy Barth n'est pas le seul pilote dont la vocation est due à Niki Lauda. Mais il est sans doute l'un des rares à avoir choisi cette voie après avoir été passager de l'Autrichien. «J'avais neuf ans à l'époque», se souvient Fredy. «Nous étions à Monza avec mon père et mon demi-frère, et Lauda était l’instructeur. Un moment donné, l'occasion s'est présentée de faire quelques tours avec lui sur le circuit, dans une BMW E30. J'étais fasciné par l'ambivalence de la vitesse et du calme régnant dans le cockpit.»
Quand Fredy a eu 13 ans, ses parents lui ont proposé de faire du karting à Wohlen. Dès lors c'était clair: Fredy voulait devenir pilote de course. Avec ses économies, il s'est acheté son premier kart, à 16 ans. Mais avant son 20e anniversaire, on lui a diagnostiqué un cancer des ganglions lymphatiques. Six mois de chimiothérapie et un mois de radiothérapie ont suivi. Combattant infatigable Fredy a vaincu la maladie et continué de courir. En 2000, il a remporté l'Ecole Winfield et disputé ensuite des courses de formules de promotion pendant trois ans. En 2004, il est passé à la Seat Leon Supercopa. À force de volonté, il est parvenu à se hisser en championnat du monde des voitures de tourisme. Lors des cinq premières courses, Fredy est entré quatre fois dans les points. Au Maroc, lors de la deuxième manche, il s'est classé 4e et 5e ! Et il se souvient encore très bien de la course de Valence: «J'étais en 2e position, entre Tiago Monteiro et Yvan Muller. Yvan m'a mis la pression, mais n'est pas parvenu à me dépasser. Et au fil de la course, j’ai pu combler l'écart avec Tiago. Jusqu’à ce qu’un roulement de roue de ma Seat casse, peu avant l’arrivée...»
À partir de 2012, Barth, qui dit n'avoir jamais pu montrer en course le potentiel qu'il avait en lui, est passé en GT3, où il a notamment couru pour Emil Frey Racing. En 2018, il a mis un terme à son activité de pilote. Entretemps, il avait déjà pris des dispositions pour «l'après». Aujourd'hui, en tant qu'instructeur, animateur, conférencier et ambassadeur, il ne vit plus seulement pour le sport automobile, mais aussi pour lui-même. Par le truchement de sa société, FB Trading und Consulting GmbH, il tient particulièrement à partager ses expériences. Quand on ne le croise pas à l'Anneau du Rhin ou au Motorsport World de Kempthal, Fredy Barth est généralement sur les routes - et au téléphone.
Ceux qui connaissent Fredy savent que ce touche-à-tout ne se reposera jamais. En tout cas, il ne manque pas d'idées. Outre la distribution de pneus de course Hankook en Suisse, il dirige également un commerce de véhicules. Et puis il y a aussi la Fondation suisse pour la recherche sur le cancer de l'enfant. En tant qu’ancien malade, Fredy la soutient du mieux qu'il peut.
Miklas Born mise sur la continuité. Le Bâlois de 22 ans participe cette année encore à la Michelin Le Mans Cup avec l'équipe Reiter Engineering de Bavière.
Miklas Born mise sur la continuité et participe cette année encore à la Michelin Le Mans Cup avec Reiter Engineering dans la catégorie LMP3. Son coéquipier sera annoncé à une date ultérieure. Pour Born, qui est habituellement actif en voitures de tourisme et en GT, la participation à la Michelin Le Mans Cup 2024 a été sa première participation sur un prototype. Une saison souvent mitigée a été suivie d'une fin en force lors de la finale à Portimão. Le jeune Bâlois y a enfin pu transformer ses compétences en un bon résultat et a terminé la course avec son coéquipier à la septième position du classement général.
L'année dernière, Born a piloté une voiture aux côtés d'un gentleman-pilote. À partir de cette saison, la série comprendra pour la première fois une catégorie pour les équipages purement pro, dans laquelle Born prendra également le départ aux côtés d'un autre pilote argenté et se battra pour des positions au classement général. Comme en 2024, sa voiture de course sera un prototype de la maison Ligier.
Avec un total de 36 voitures LMP3, dont 16 Pro/Am et 20 Pro, la Michelin Le Mans Cup n'a jamais été aussi bien dotée en 2025. De plus, 8 voitures GT3 sont encore inscrites pour la saison.
«Je suis très heureux de poursuivre mon voyage en Michelin Le Mans Cup avec Reiter Engineering. Nous avons bien progressé l'an dernier et j'ai hâte de construire sur ces bases et de me battre à nouveau pour des podiums cette année », déclare Born en se projetant dans la saison.
La saison comprend six étapes. Le coup d'envoi sera donné le premier week-end d'avril à Barcelone. Cette année encore, le point d'orgue sera le week-end Road-to-Le-Mans, lorsque la Michelin Le Mans Cup disputera sa course dans le cadre des légendaires 24h du Mans.
La saison 2024 est entrée dans l'histoire, les trophées ont été remis – il est donc grand temps de faire les portraits des champions. Partie 11: Gauthier Hotz, Champion suisse rallyes junior.
Pour devenir champion suisse des rallyes chez les juniors, remporter la Coupe des rallyes et finir quatrième du classement général dès sa première saison, il faut vraiment avoir quelque chose dans le ventre. Nous parlons de Gauthier Hotz, 21 ans, fils de Grégoire Hotz, octuple champion suisse des rallyes.
Hotz junior n’évolue pas dans le monde des rallyes depuis très longtemps. Adolescent, il avait tout misé sur le hockey sur glace. Après avoir joué au poste d’attaquant du HC Prilly Black Panthers en première ligue, il avait tout arrêté: «Comme je n’avais plus de temps à consacrer au hockey à côté de mes études d'économie à Lausanne, j’ai décidé de m’inscrire à un cours de licence de course automobile à Hockenheim.» Et en 2023, Gauthier Hotz disputait ses deux premiers rallyes sur une Peugeot 208 R2. La même année, il a pris le départ de neuf rallyes au total. Et il est vite devenu évident qu'il allait remporter le championnat junior. La concurrence était certes clairsemée, mais le jeune homme a néanmoins fait très bonne figure. Avant la finale, le Rallye du Valais, il a pris la tête de la Coupe des rallyes. La victoire dans cette discipline n'allait pourtant pas de soi, car Hotz n’avait pas pu disputer le RIV. «J'avais des examens à l'Uni.» Malgré tout, cela a suffi pour remporter la Coupe des rallyes. «Je me félicite bien sûr de ces deux titres, mais encore plus de ma 4e place au classement général du championnat suisse des rallyes. Je ne m'y attendais vraiment pas en début de saison.»
Comme pour tous ceux et celles qui suivent les traces d’un père ou d’une mère à qui le succès a souri, la question se pose de savoir si Gauthier pilote parce que son père a gagné avant lui, ou parce qu'il a vraiment un talent naturel? «Selon mon expérience, si tu gagnes, c’est à cause du nom», explique Hotz junior. Et si tu perds, c’est parce que tu n'es pas assez bon...». On attend la suite des événements avec impatience. Mais au talent indéniable de Gauthier s'ajoute clairement un trait de caractère qui l'a déjà aidé: «Je me remets toujours en question, il est important pour moi de m'améliorer constamment. Cela m'a aidé en hockey sur glace, et maintenant cela m’aide en rallye.»
L'avenir de Gauthier en 2025 est encore incertain. Fin novembre/début décembre, Hotz jr. a déjà participé à son premier rallye près d'Aoste sur une Skoda Fabia Rally2 Evo et l'a terminé à la quatrième place du classement général. Il va presque sans dire qu'il a «écrasé» tout le monde chez les moins de 25 ans...
Joël Volluz n'est pas le seul à attaquer cette année avec une nouvelle voiture de sport. Victor Darbellay (29 ans) change lui aussi de voiture dans le cadre du Championnat suisse de la montagne et conduira en 2025 une Nova-Proto avec un turbo Hartley.
Le 7 août, Victor Darbellay fêtera son 30e anniversaire. Pour fêter cet anniversaire, il s'est déjà offert son propre cadeau: une Nova Proto NP01. Et ce n'est pas n'importe quelle Nova – il s'agit de la voiture avec lequel le champion d'État autrichien Christoph Lampert avait pris le départ à Oberhallau l'année précédente. L'homme de bientôt 43 ans, originaire de Feldkirch, l'avait alors bien fait voler. Après la première manche, il n'avait que trois dixièmes de seconde de retard sur le futur champion Robin Faustini. Lors de la deuxième manche, il lui a manqué 2,3 secondes – ce qui, au cumul des deux passages les plus rapides, lui a tout de même permis de terminer deuxième derrière Faustini, mais devant Joël Volluz. Lampert a également devancé Michel Zemp à l'arrivée. Et cette comparaison est particulièrement importante pour Darbellay. Car le Valaisan affrontera Zemp en 2025 dans les voitures de sport E2-SC jusqu'à 2 litres. «La voiture a déjà prouvé qu'elle pouvait battre Zemp», sourit Darbellay. «Il ne reste plus qu'à amener le pilote à ce niveau...»
Pour Darbellay, cette ascension est une conclusion logique. Cela fait maintenant quatre ans qu'il fait l'expérience des courses de côte et des slaloms avec une monoplace – d'abord avec une Arcobaleno, puis avec une Renault Formula 2 litres. Darbellay a commencé par les rallyes. Entre 2016 et 2018, il a participé à six rallyes. En général avec une Peugeot 208 R2. En 2017, il a réussi à monter sur le podium junior lors de son rallye à domicile en Valais en terminant troisième. «Mais j'ai vite senti que les rallyes n'étaient pas ma tasse de thé. Et c'est pourquoi je me suis tourné vers les slaloms et les courses de côte, les premières courses se déroulant sur une BMW E36.»
En règle générale, Darbellay n'a pas disputé de saison complète jusqu'à aujourd'hui. On ne sait pas encore si cela changera en 2025. Mais le garagiste de Martigny veut en tout cas être présent au début de la saison. «Avant cela, je ferai certainement encore l'un ou l'autre test sur un circuit. Car je dois d'abord m'habituer à la nouvelle voiture. Les années précédentes, j'ai toujours roulé avec des véhicules dont je pouvais voir les roues. Ce sera certainement un changement. Et puis, il y a aussi le moteur turbo. Là aussi, je n'ai pas encore d'expérience. Il me faudra donc un peu de temps, je suppose, pour me familiariser avec la voiture.»
C'est pourquoi Darbellay ne s'est pas fixé d'objectif particulier pour la saison à venir. Arriver, apprendre et progresser sont à l'ordre du jour. Lorsqu'on lui demande comment il se sentirait s'il ne perdait qu'une seconde par manche sur Zemp, son sourire s'élargit encore: «Je serais alors très, très content!»
Darbellay ne doit pas renoncer à l'aide de personnalités. L'ancien propriétaire Lampert a annoncé qu'il serait présent pour soutenir le premier test. Et Darbellay peut aussi compter à tout moment sur son collègue de longue date Joël Volluz. «Nous nous voyons presque tous les jours et préparons nos deux voitures», dit Darbellay. Et puis il y a le père de Victor, Philippe Darbellay. C'est de lui que viennent les gènes de pilote de course. Darbellay sr. a participé à des courses de côte pendant plus de 25 ans. Il a fêté l'une de ses plus grandes victoires sur une Lucchini S289 au Rechberg en 1991. Pour l'instant, le junior rêve d'en obtenir une victoire comme ça ou de participer au championnat d'Europe de la montagne.
Le Championnat suisse de la montagne sera encore revalorisé en 2025. Avec Joël Volluz (33 ans), c'est un pilote très rapide qui s'attaque à Faustini, Steiner & Co. sur une nouvelle voiture.
Joël Volluz veut le savoir en 2025. Le Valaisan de 33 ans, originaire du Val de Bagnes, s'est offert une nouvelle voiture pour la nouvelle saison. Après plus de 10 ans avec l'Osella FA30, Volluz prend cette année le départ avec une Norma. Cette voiture a été utilisée jusqu'à présent par le Français Max Cotleur dans le Championnat de France de la montagne et dispose du même standard d'équipement aérodynamique que celle que Marcel Steiner va recevoir pour cette saison. «Il manque encore quelques pièces», dit Volluz. «Mais j'y ai déjà mis pas mal de travail. Toute l'installation électrique est déjà posée.»
Pour le moteur, Volluz continue de miser sur son V8 atmosphérique du motoriste britannique Judd. Pour lui, il n'était pas (encore) question de passer à un turbo. «Mon moteur vient juste d'être révisé», explique Volluz. «C'est pourquoi, d'un point de vue purement financier, cela n'aurait guère de sens de changer de moteur maintenant.» De plus, Volluz est encore du genre «old school». «Je ne suis pas un fan de la philosophie du turbo», dit Volluz. «Peut-être qu'un jour je changerai d'avis et que je conduirai aussi un turbo. Mais pour l'instant, je mise tout sur mon V8-Judd et j'en apprécie le son.»
Le passage à une Norma (ou Nova, «c'est la même chose», précise Volluz) s'est fait par hasard, même si le Valaisan déclare: «L'idée de changer la voiture me trottait dans la tête depuis un moment. D'abord pour des raisons réglementaires; ensuite parce que l'Osella, avec son aérodynamisme, est une voiture qui est vraiment très difficile à piloter. Je voulais retrouver les sensations que j'avais en Formule 3000. Et seule une voiture de la maison Nova peut me procurer cela.»
Comme chez Steiner, la voiture de Volluz dispose d'une position d'assise centrale. «Je m'en réjouis. Parce que c'est tout simplement plus agréable. De plus, tu n'as pas à te soucier de la répartition du poids.» La feuille de route de Volluz pour la saison 2025 n'est pas encore tout à fait claire. «Beaucoup dépendra certainement de la manière dont les premières courses se dérouleront. En outre, j'aimerais bien participer à l'une ou l'autre course à l'étranger. Osnabrück par exemple. Ou Vallecamonica en Italie. Pour me préparer, je vais probablement aussi participer à une course en France. Et puis nous verrons comment cela se passe lors de l'ouverture du Championnat Suisse.»
La question de savoir si Volluz courra à La Roche ou à Hemberg à la mi-juin n'est pas encore gravée dans le marbre. «La situation est malheureuse», estime Volluz. «Pour moi, en tant que Suisse romand, il est évident que je vais courir à La Roche. D'autre part, l'organisateur de Hemberg m'appelle chaque année pour me demander si je pourrais rouler chez eux. Je l'ai déjà fait une fois. Et c'était une belle course. Je ne sais donc pas encore. Mais heureusement, j'ai encore un peu de temps pour me décider.»
A la question de savoir s'il courra pour le titre de Champion Suisse si tout se passe bien dès le début, Volluz répond avec un grand sourire. Ce n'est pas impensable. Car le titre manque encore au palmarès de Volluz. Il a déjà été vice-champion à trois reprises: en 2011, 2012 et 2015. Deux fois, Steiner l'a précédé au soleil, une fois Berguerand, qui l'avait encore coaché à l'époque du karting.